Tout n’est pas vert à la ferme..
ni bleu ou jaune d’ailleurs
il n’y a pas que des jolies fleurs et de bons légumes
il y a aussi
les semaines caca
les journées grand rangement
aller retours à la déchèterie
les moments où l’on en fait trop
parce qu’on pense encore préparer un dernier truc en fin de journée
et que notre dos dit non
et l’on se sent déjà trop vieille trop tôt
ou trop vieux sans vouloir l’accepter
la fatigue qui nous cloue au lit à 9h du soir
la tempête qui s’insinue sous nos multiples couches et les doigts qui changent d’apparence
trier à mains nues les pommes de terre pourries
la petite souris morte qui pue
la ruche d’abeille qui a perdu sa reine
l’impossibilité de prendre des vacances en été
et la question comment faire pour nos enfants qui ont envie de vacances malgré nos choix de passionnés
Puis les histoires venues d’ailleurs qui nous touchent de plein fouet comme le vent
la difficulté de trouver du terrain quand la famille ne possède pas ou plus de terre
les petites fermes qui ont quasiment toutes disparues
les lobbies phytosanitaires qui ont fait croire que les pesticides allaient sauver le monde de la faim
les aliments à petits prix dans « les pays en voie de développement » pour limiter la concurrence des producteurs indépendants
les pesticides interdits en France vendues en Afrique
les migrants engagés pour travailler dans des conditions effrayantes
découvrir à quel point la situation éthicopoliticlimatique est critique
et qu’il n’y a pas de solution miraculeuse sans qu’on se bouge.. pas de père Noël ou de prince charmant / ange sauveur qui n’est pas tout aussi humain que n’importe qui. Que la Permaculture avec un P majuscule donne certes de bonnes pistes de réflexions et de pratique mais qu’il faudra dans tous les cas se bouger les fesses et les orteils, les yeux et les bras pour faire avancer les choses.. Car non la permaculture n’est pas une méthode grâce à laquelle tu peux laisser faire.. Pour réparer l’usure du sol, il faut creuser des mares, planter des haies, bouturer des arbres et créer des liens entre ciel et terre. Et oui on a tout en nous pour changer tout, il est possible d’utiliser le pétrole qui reste pour créer un équilibre durable et encore temps pour apprendre comment vivre plus heureux ensemble.
Its possible
j’ai beaucoup plus d’espoir maintenant qu’avant de me retrouver jour après jour dans un champ
parce que le chemin est joyeux et mené de belles rencontres
d’idées comme des pépites d’or
d’impossibles réalistes
de petites phrases comme :
« Je mouille ou j’arrose ? »
et d’éclats de boue comme des grains de beauté
qui font rire aux éclats
et que la vie dehors est plus poétique qu’un écran d’ordinateur à longueur de journée
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