Par Oréli Paskal
D’abord, nous avons inventorié les matériaux de la ferme sur lesquels on pourrait laisser la trace de ce que nous allions faire. Des matériaux pour écrire, pour dessiner.
Nous avons trouvé de la bâche agricole, de la bâche transparente avec des carreaux blancs, de la toile tissée avec des lignes, de la toile de paillage, de la bâche de serre… Parfois propre, parfois recouverte de terre séchée.
Puis nous avons découpé dans ces matériaux des rectangles qui pourraient entrer dans nos cagettes, d’environ 40 cm sur 30 cm, et former, plus tard les pages au format paysage d’un carnet de bord des expériences à venir.
Dedans, petit à petit, les traces se succèdent et racontent les rencontres avec les livres. Lettres aux livres, mouvements de danse sortis des livres, mots des livres, dessins des rencontres avec les livres, cartes mentales d’une géographie lis-terre-air, papiers cachés, papiers collés, papiers pliés… Les méandres de pages se sont accumulés, et, un jour, nous avons décidé de les relier.
Dans la ferme d’Anthony à Marbaix, pas d’accessoires de reliure, mais une perceuse, des serre-joint, et de la ficelle bleue de ferme. Perçage et couture. Nous y sommes. Un petit paquet de pages souples et chargées sont maintenant reliées entre elles à la ficelle.
C’est un peu brut, c’est un peu mou, on ne sait pas si l’objet est solide… Mais néanmoins il entoure, il enlace, FERMEment, les chemins tracés-croisé-emmêlés de nos balades aléatoires, sur les lignes des mots de livres paysans.

Si vous voulez le découvrir, n’hésitez pas à nous faire signe. L’aventure va continuer sous d’autres formes.. à nous d’inventer des manières de partager nos lectures.


Laisser un commentaire