Jardins de Traverse

Lis-Terre-Air #4

10 septembre, 14h

Par Clémentine et Armelle 

De retour dans l’Avesnois. Nous installons les livres pendant le début du repas partagé. Il y a plein de bonnes choses à manger. Nous ne serons pas venues pour rien. Est-ce que le public va nous suivre pour créer une manifestation à la vallée ?

Alors on se lance. Lentement en transplantant les livres des caisses aux tables. On pioche des phrases sans prendre le temps de bien les choisir. Il y a des voix si douces qu’on doit tendre l’oreille et cela rend ce qu’elles lisent encore plus précieux. Nous on est là pour rendre les gens courageux ? Et pour qu’on partage par les livres nos préoccupations..

D’une phrase à une autre, les livres se répondent: “On dirait que c’est fait exprès.”

Chacun.e prend un temps avec un livre qui donne envie et on cherche des slogans pour notre révolte paysanne. Certains viennent directement se greffer des pages à nos cartons. D’autres sont inventés sur place ou réfléchis depuis longtemps : 

‘La haie c’est la vie’, ’Réensauvageons l’agriculture’, ‘Terre abusée peut-être, mais pas défaite’, ‘Laissez la terre aux femmes’, ‘Une belle grosse bouffée d’air qui pue’, ‘Je suis née pour célébrer le vivant, cela passe par l’amour pour la vie’, ‘Quand tout le monde sera prêt, je vous donnerai du travail’, ‘Autonomie, liberté, ne nous laissons pas emprisonner par la société’, ‘Plus la nature disparaît, plus les chiens compissent nos trottoirs et nos chats empuantissent nos appartements’, ‘L’arbre c’est la vie, c’est l’amour’.

On cherche des gestes dans les livres à images. L’idée étant de créer une manifestation sur le chemin de terre menant à la vallée. On trouve : l’arbre dans le vent, l’oiseau qui crie sa colère (“ils ne vont pas nous demander de la fermer, surtout pas aujourd’hui!”), l’insecte qui fait bzzz, le cortège des souris, le deuil de la terre et karaté de terre abusée mais pas défaite.

Avec ces gestes, nous créons une marche chorégraphique pour la vallée.

On finit la manif’ avec un sitting en silence face au paysage. Et on adresse la manif’ à Lola qui nous a invité sur sa ferme et vend des légumes aux clients de passage pendant la durée de l’atelier.

Parole de participant : “On ne pensait pas qu’on ferait tout ce qu’on a fait.”